« J’aime mieux avec lui, mon Hernani, mon roi,
Vivre errante, en dehors du monde et de la loi,
Ayant faim, ayant soif, fuyant toute l’année,
Partageant jour à jour sa pauvre destinée,
Abandon, guerre, exil, deuil, misère et terreur,
Que d’être impératrice avec un empereur. »
Je me suis emparée d’Hernani comme d’un cheval de bataille. À l’œuvre de combat et de jeunesse de 1830, j’y apportais une troupe, un plateau et de la passion.
Je voulais des corps en pagaille, du sang, de la nourriture, des grands rires et des larmes. Je voyais les comédiens à l’horizon, l’insolence sur la scène et la parole du Grand Homme.
Un de ceux qui rêvent d’un théâtre pour le peuple « populaire par la vérité, humain, naturel, universel par la passion », un de ceux qui démembrent sans fléchir les alexandrins, coiffé d’un bonnet rouge.
Enfin, un de ceux qui ne craignent ni le sublime ni le grotesque en nommant le cochon par son nom. J’ai trouvé dans la langue hugolienne le souffle vital.
C’est un souffle qui n’a pas froid aux yeux et qui nous transporte loin : chez des géants espagnols. C’est un souffle qui vit et respire au rythme du plateau. Comme nous.
Margaux Eskenazi,
Janvier 2011
Distribution
De Victor Hugo
Mise en scène Margaux Eskenazi
Dramaturgie Agathe le Taillandier
Costumes Sarah Lazaro et Julie Vignot
Scénographie Chloé Dumas
Musique Nawel Ben Kraiem
Lumières Sabine Belotti
Avec Sylvie Beurtheret, Laurent Deve, Laure Grandbesançon, Thomas Moreno et Jean Pavageau
Production déléguée La Compagnie Nova
Avec l’aide à la reprise d’Arcadi, la DDCS du 93 et Paris Jeunes Talents
Crédits photos © Hélène Delean