« C’est un peu de la magie ce qu’elle fait, mais ce qu’elle arrive à faire, personne d’autre n’a réussi. Je m’abandonne complètement aux mains d’une autre personne. Je ne suis plus dans le corps d’un malade, je ne suis plus dans l’esprit d’un malade, c’est… voilà je suis Monsieur tout le monde. Comme si on enlevait une couche de mal-être, donc je comparerais ça à l’image d’un grand peintre, d’un Gauguin…qui peindrait sa plus belle toile. J’imagine voilà, l’image c’est le pinceau, il glisse sur la toile, et ses doigts c’est pareil. Elle est douée, c’est une fée. »
CRÉATION : 20 janvier 2024 au Théâtre de la Poudrerie à Sevran
Fidèle à une démarche profondément ancrée dans le réel, la Compagnie Nova puise dans son travail d’immersion le matériau sensible et politique nécessaire à ses créations. Pour l’écriture et la conception de Si Vénus avait su, Margaux Eskenazi et Sigrid Carré Lecoindre sont parties à la rencontre de ces métiers invisibilisés, les socio-esthéticiennes, des passeuses d’âmes et de soin.
Après un long temps d’enquête sur différents territoires, où elles ont interrogé le lien entre beauté et invisibilité dans des structures où la question du soin est trop souvent passée sous silence, Margaux et Sigrid ont cherché à produire un récit poétique et drôle des corps à la marge.
Si Vénus avait su est une ode aux corps différents, accidentés et cicatriciels. Une ode à la réparation libérée de toute injonction. En tissant l’intime au politique, cette forme en itinérance avec une actrice et un acteur, se prépare à voyager sur le territoire dans des lieux non-dédiés pour ouvrir le dialogue avec chacune et chacun autour de nos corps et de nos vulnérabilités.
—
Peut-être avez-vous grandi dans un corps gros.
Ou noir. Dans un corps de femme. Peut-être —
Avez-vous été assigné·e. Peut-être —
dans votre jeunesse, avez-vous été très convoité·e,
et finissez-vous votre vie seul·e, à l’Ehpad. Peut-être —
Vivez vous le rejet. Peut-être
Que ça fait des années qu’on ne vous a pas touché,
que — vous avez subi une mastectomie.
Une chirurgie réparatrice. Qui sait —
survécu à des violences physiques …
Dans une société validiste qui n’en finit plus de tresser les injonctions, en matière de beauté et d’image qu’advient-il de celles et ceux dont la vie est accidentée par un trauma, un handicap, une maladie. Qu’advient-il de celles et ceux qui vieillissent ? Dont le corps lâche, ou ne s’inscrit pas dans le schéma majoritaire, échappe — au jeu constant de la validation du regard ? Les oublié.es ? Les anonymes ? Les invisibles ? Qui — se préoccupe des corps marginaux, âgés, gros, malades, traumatisés, multiples, hybrides ou précaires échouant à répondre aux codes de la beauté normative.
Eulalie, est socio-esthéticienne. Elle a dédié sa vie au soin des plus fragiles. « Socio-esthéticienne », un métier-sacerdoce — presque exclusivement exercé par des femmes — à mi chemin entre aide soignante, et esthéticienne, précaire lui aussi, et invisible, de par son manque de reconnaissance statutaire. Eulalie travaille à la fois en service d’oncologie et en Ehpad. Elle soigne et accompagne l’Homme-oiseau, résident en maison de retraite et Nadia, l’amazone survivante d’un cancer du sein, comme elle soutient aussi le mari de Nadia, Ezra, lui-même totalement investi dans l’accompagnement de sa femme.
Cabaret interactif ou mega soin, Si Vénus avait su prend la forme d’une ode à nos vulnérabilités, à nos corps cicatriciels. Une ode aux socio-esthéticiennes aussi, qui consacrent leur vie au soin de l’autre et à la réparation où le toucher devient une matière à tisser du lien social pour apaiser et réconcilier.
Distribution
Mise en scène et conception Margaux Eskenazi
Ecriture et conception Sigrid Carré-Lecoindre
Collaboration à la mise en scène Chloé Bonifay
Avec Laurent Deve ou Martin Jaspar, Chloé Bonifay ou Dana Fiaque
Espace Julie Boillot-Savarin
Création musicale et sonore Antoine Prost
Lumières Marine Flores
Costumes Sarah Lazaro Assistante costumes Mélody Cheyrou
Régie générale Thomas Mousseau-Fernandez
Collaboration à la mise en scène en tournée Sigrid Carré-Lecoindre, Morgane Lory & Tiphaine Rabaud-Fournier
Stagiaire assistante mise en scène Siloë Saint-Pierre
Coach vocal Agathe de Courcy
Coach corps et mouvements Sonia Al Khadir
Photos / vidéos Loïc Nys
Administration et production Emmanuelle Germon
Avec les voix de Armelle Abibou, Sigrid Carré-Lecoindre, Agathe de Courcy, Laurent Deve, Margaux Eskenazi, Angélique Mahé, Antoine Prost, Siloë Saint-Pierre
Production La Compagnie Nova
Diffusion Label Saison – Gwenaëlle Leyssieux
Commande Créé à Sevran sur une commande de La Poudrerie, scène conventionnée Art en territoire
Coproduction La Poudrerie, théâtre des habitants – Scène conventionnée Art en territoire de Sevran, Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – Centre dramatique national, Les Gémeaux – Scène Nationale de Sceaux, Transversales – Scène conventionnée pour les arts du cirque de Verdun, Théâtre du fil de l’eau – Pantin, Département de la Seine Saint-Denis, Théâtre Jean-Vilar – Vitry-sur-Seine, Espace Culturel André Malraux – Le Kremlin-Bicêtre, La rose des vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq, Théâtre Nationale Populaire – Villeurbanne…
Avec le soutien du Théâtre de la Cité internationale
Bande-annonce du spectacle
Revue de presse
Remerciements
La Compagnie Nova remercie chaleureusement pour leur témoignages, confidences, dialogues et confiance toutes les personnes et les structures que nous avons rencontrées et qui nous ont permis de créer ce spectacle :
Janick Alloncle, Lynda Belhia, Marielle Brun, Olivier Carré, Alice De Castro, Emeline Deroin, Karine Gambotti, Lydia et Stéphane Garnier, Manuela Haouas, Radhia Hemdi, Sophie Herlem, Margaux Jacquemard, Corinne Joubert, Alexandra Kerleau, Véronique Larcher, Alison Magne, Angélique Mahé, Geneviève Muscat, Emilie Pethe, Julie Philippe, Laurence Quaranta, Marie Rodi, Carole Rouprich, Stéphanie Sounac, Catherine Terrade, Murielle Vaillant, Diane Van Roekeghem, Olga·Auguste Volfson, Claire Zambaux, Samy d’Aulnay-sous-Bois, Philippe du salon Joséphine à Paris et les coiffeuses et coiffeurs du salon l’Hair du temps à Sevran.